mercredi 29 décembre 2010

Petits bonheurs

Il y a d'abord des discussions, parler de ce qui ne vas pas ca fait du bien d'abord à Bezalel à la cafétéria et puis par hasard en ville. Un soir, après l'oulpan, je décide de me promener à Mamilla, allée commerciale qui mène à la porte de Yaffo, une des entrées de la vieille ville. Les gens attablés aux cafés et restaurants entre amis me font envie, ca me rappelle les pots entre amis de Paris. Et puis sur le retour, une belle rencontre par hasard, avec une fille de mon groupe. On va prendre un verre, enfin !

Après c'est un week-end très sympathique, émouvant et instructif dans le Nord d'Israël. Nous avons été au village d'Ein Hod. Village composés uniquements d'artistes et qui a été malheureusement gravement touché par l'incendie qui a ravagé la région du Carmel à côté de Haïfa, il y a un mois.

Une autre soirée entre amies tard, après l'école, il y a deux jours encore par hasard.

Et puis, il y a mes projets qui n'avançaient pas d'autres qui foiraient complètement. La communication est compliquée. Et puis toute cette pression, tous ces gens qui ont hâtent de voir ce que sera ma prochaine pièce, ou qui me demande après avoir vu mes pièces ce que je fais ici, ça fait plaisir, c'est sûre d'une certaine façon mais en même temps c'est pas évident à gérer. La peur de faire quelque chose de "pas bien" a fait que pendant longtemps c'était le blocage complet. Puis à un moment donné, on se rend compte que je passe à côté de quelque chose, du plaisir de créer et tout simplement du plaisir d'être ici. Alors je décide de me faire plaisir (enfin), de laisser de côté cette peur du jugement ! Enjoy yourself every day, because every day is a new day !

Et cerise sur le gâteau, aujourd'hu, j'étais au paradis ! Une librairie de livres d'occasions immense avec des livres dans pleins de langues et bien sûre en français. Je me suis achetée pour 45 shekels (env 9 euros): Paroles de Jacques Prevert, un livre de science fiction et un essai sur l'art, "l'art et ses problèmes". Tout un programme !





A ces petits bonheurs....


mercredi 8 décembre 2010

Maison

Le dimanche, j'ai un cours à Bezalel qui s'intitule "Israël, place and culture", notre professeur s'adresse à un public d'étudiants étrangers majoritairement non juifs et essaie de nous donner une certaine vision d'Israël d'un point de vue sociologique et anthropologique. Je dirais que son objectif est de faire prendre conscience de la complexité de la situation dans laquelle se trouve Israël à travers des supports audio-visuels, des articles, des discussions et des visites.

La première chose importante à établir est la différence entre l'histoire et mémoire. L'histoire est objective et retrace les faits, la mémoire elle est vivante et est un support qui est utilisé pour construire une identité. Elle pioche dans l'histoire des évènements et les rend importants, fédérateurs, permettant ainsi de créer artificiellement une identité et de supporter la cause politique que l'on souhaite.
Ce postulat peut ébranler pas mal de choses... Si mon identité est artificielle, qui l'a créée ? Mon identité juive est-elle artificielle aussi bien que mon identité française ? Si mon identité juive est artificielle alors à quoi ça me sert d'essayer de la préserver en tentant de respecter un minimum la religion ? Si une identité est artificielle alors comment se définit-on ? Peut être en tant qu'humain tout simplement.

Autre point important, dans le discours rien n'est laissé au hasard, le simple fait également d'utiliser des mots plutôt que d'autres indiquent également un point de vue politique. Les gens de droite diront "judée-samarie" (du nom des tribus qui étaient installées à cet endroit dans les temps bibliques) et pas "cisjordanie" ou encore "yerida" signifiant "descente" et pas "émigration" pour quelqu'un qui émmigre dans un autre pays (par opposition à "Alyah" montée en Israël pour les nouveaux immigrants).

Enfin, ces derniers cours, un élement symbolise la problèmatique du conflit et de l'histoire récente des juifs : la maison. Sur ce sujet, voir le film d'Amos Gitaï de 1982 qui s'appelle "la maison".

Le concept de maison, en ce moment, ça me parle... Un jour que je finissais le cours d'oulpan, je me suis dis, chouette après cette longue journée, je vais maintenant pouvoir rentrer chez moi. Et là j'ai eu l'image de mon appartement à Paris. Un quart de seconde plus tard je me suis rendue compte que c'était pas possible et que la maison qui m'attendait c'était ma chambre à l'université, pas vraiment chez moi. D'ailleurs ici, rien n'est encore chez moi, j'ai laissé trop de livres, trop de traces de ma vie dans ma cave à Paris.

Sa maison, son chez soi, son toit, sa sécurité, l'endroit que chacun investit à sa manière, avec ses propres lois de décoration, de rangement et de propreté. On imagine la souffrance que cela doit être de fuir, d'être obligé de quitter sa maison parce qu'on est en danger de mort, et de devenir un réfugié. Et maintenant, que penser de réfugiés qui occupent une maison de réfugiés ?


mardi 7 décembre 2010

Hanouca

Le pays fête en ce moment, חנוכה, Hanouca. Hanouka, n'est pas une fête issue des commandements de la Torah, elle a été instituée par les rabbins. Elle rappelle deux miracles qui se sont passés au temps de l'occupation d'Israël par les grecs. Je ne vais pas raconter ici l'histoire car tout plein de sites la raconte déjà très bien.

C'est une fête très joyeuse, l'occasion de nombreux évènements culturels, festivals, soldes...La ville est embellie, illuminée par les bougies des candélabres que les gens placent, comme le veut la tradition devant leur porte ou devant la fenêtre. Dans la rues également, des candélabres électriques rappellent chaque soir le nombre de bougies allumées, et sur le chemin de l'université mes traditionnelles décorations de noël sont remplacées par des candélabres electriques !  Mais après avoir admiré tout cela, tout d'un coup, vraiment, ca me fait bizarre...
Route menant à l'université
Est ce que Paris, les décorations de Noël, la pluie, la grisaille et la neige me manquent ou alors c'est parce que j'ai enfin compris que j'étais dans un état juif ? Déjà, chez moi, on allume les bougies mais on les met pas à la fenêtre, façon de ne pas s'afficher aux yeux des autres certainement. Et puis, nous avons allumé les bougies à l'université. J'ai toujours été contre les sapins de Noël à l'école. Je me souviens qu'on m'avait regardé de travers en prépa parce que j'avais pas cotisé pour payer le sapin qui tronait au fond de la classe. J'ai toujours regardé Noël de l'extérieur et je le revendiquais. Peut être que je ne suis pas à l'aise parce que je célèbre généralement Hanoucah dans l'intimité familiale ou entre amis, en tout cas dans une sphère privée. Parce que la France est un pays laïque, et que sapin ou hanouciah dans l'enceinte de l'école, finalement je suis contre.

J'avais conscience jusqu'ici de la différence de vécu entre moi et les étudiants israéliens, par rapport à l'armée, par rapport au conflit, la sécurité ici n'a pas le même sens qu'en France. Ils sont globalement plus mures, plus vites (d'ailleurs je me sens toujours assez immature face à eux). Mais aussi parce qu'à la différence d'eux, j'ai toujours vécu dans un pays non juif, laïque, d'héritage religieux chrétien. Ici, ça paraît normal de dire aux commerçants "chabbat chalom" le vendredi, que les affichages électriques des bus te souhaient "joyeux hanoucah", que les horaires d'entrée et de sortie de chabbat soient inscrits aux portes de Jérusalem, que le week-end soit le vendredi et le samedi... Mais je me souviens aussi de ce que c'est d'être juif en France et des problématiques engendrées par la volonté de respecter un minimum la religion, un choix constant entre la vie sociale et la volonté de vivre son identité juive.

Mais finalement, quelle que soit la décision que je vais prendre, rester ici ou rentrer en France à la fin de l'année, je suis contente d'avoir vécu les deux expériences.

vendredi 26 novembre 2010

Oulpan

L'oulpan, c'est les cours d'hébreu accélérés en Israël. Il a un certains nombre d'institutions, chacun sa méthode. Je suis dans l'oulpan "Milah" à Jérusalem (litttérallement "mot" en hébreu) http://www.milah.org/english/index-eng.htm. Je suis dans une classe de niveau 2+  et très satisfaite (ce qui n'est pas le cas des autres personnes de mon groupe qui sont dans d'autres niveaux plus faible, ils trouvent que ca ne va pas assez vite).

C'est 2h30, deux soirs par semaine, on apprend en cours, à la maison, c'est juste quelques révisions et petits devoirs. Le seul bémol, c'est qu'il y a relativement peu d'oral finalement, pour cela, il faut plutôt suivre des cours de conversation spécifiques.

Un soir on a fait une visite des Nahlaot, sixième quartier de Jérusalem créé en dehors des remparts de la vieille ville au 19ème siècle. La visite tout en hébreu était un vrai bonheur, déjà car le quartier est un petit bijou, comme un petit village, sans voiture, d'un calme reposant juste entre le marché et les rues principales bruyantes du centre ville (oui je sais besoin de photos ici, mais une prochaine fois), ensuite parce qu'en hébreu simple compris par tous, donc c'était très valorisant.

L'oulpan c'est aussi un lieu très cosmopolite. De nombreuses nationalités y sont représentées, palestiniens, européens, américains du sud et du nord ; juifs, musulmans, catholiques, protestants ou sans religion sont présents. Chacun apprend l'hébreu avec un objectif différent, pour pouvoir étudier, travailler ou tout simplement pour apprendre la langue le temps d'une expatriation ou des études. Les textes étudiés font la plupart du temps référence à la culture juive israélienne et je me pose des fois la questions de ce que peuvent en penser les arabes qui apprennent l'hébreu.

samedi 13 novembre 2010

Fonte

Un petit aperçu de ce que je fais en cours de fonte et du process :

1) Faire la maquette en cire, j'ai choisi de fondre ma bague "twist" réalisée l'an dernier à l'AFEDAP.


2) Prendre un cylindre de caoutchouc, placer une tige de cire bleue au fond du cylindre et la "coller" au modèle (pas avec de la colle mais avec de la cire fondue). Cette cire bleue fond beaucoup plus vite que la cire verte utilisée pour le modèle dont elle ne risque pas de l'endommager.

Exemple avec un morceau d'os
2) Peser l'ensemble maquette + cire bleue ajoutée, cela permet de calculer la quantité de métal nécessaire en multipliant par le rapport entre la densité de la cire et la densité du métal utilisé.

3) Placer un cylindre de métal qui entourt le support en caoutchouc sur lequel repose la tige de cire bleue où est collé la maquette, faire du plâtre et le couler dans le moule.
La poudre de plâtre est mélangée à de l'eau en quantités strictes puis mise sous vide pour enlever toutes les bulles d'air. Puis, lorsque la maquette est en cire le moule dans lesquel on a coulé le plâtre est aussi placé sous vide pour enlever les bulles.
Lorsque la maquette est en plastique ou en matière organique, l'adhérence entre la cire bleue et la maquette n'est pas forcément bonne donc si on le place sous vide, l'objet risque d'être détaché du support, donc le traitement sous vide n'est pas fait pour ce genre d'objet.

4) Une fois le plâtre sec, enlever le support cylindrique en caoutchoux. La tige de cire bleue dépasse alors du moule en plâtre. C'est à cet endroit que la cire s'échappera et le métal sera coulé.

5) Cuire le moule, la cire fond, l'empreinte de l'objet reste.

4) Faire fondre la quantité de métal nécessaire et une fois le métal fondu, placer le moule dans la centrifugeuse qui est alors activée.


5) Sortir le moule de la centrifugeuse et attendre qu'il refroidisse.

6) Prendre le moule et le couler dans de l'eau, le plâtre est évacué et la pièce en métal apparaît. Le blanc, c'est du plâtre qu'il faut nettoyer et le noir, ça semble être des impuretés qui peuvent s'enlever avec de l'acide. Reste maintenant à enlever le jet de fonte et à la nettoyer.
La bague en sortie de fonte

mercredi 3 novembre 2010

Chalom Haver

Chalon Haver, "Au revoir Ami", c'est ainsi que Bill Clinton a terminé son discours d'hommage à Itshak Rabin le soir de son assassinat par un juif extrémiste, Ygal Amir, le 4 novembre 1995.

J'étais en Pologne ce jour-là et mon père avait l'habitude de regarder les chaînes américaines d'info en continue. J'avais 14 ans, et il m'a fallu un peu de temps pour comprendre la soudaine tristesse dans le regard de mon père.
Pendant longtemps, lors de nos débats aux EEIF (Eclaireuses Eclaireurs Israélites de France), on disait, "c'est pas parcequ'on a tué un homme qu'on a tué une idée". On y croyait. On espérait que le processus de paix allait continuer malgré tout. Et c'est exactement ce qu'a dit quinze ans après un des orateurs samedi soir dernier à Tel-Aviv...Mais aujourd'hui, moi j'y crois plus vraiment.

Perle parle très bien de ce rassemblement dans son article : http://perleinisrael.blogspot.com/ : de très nombreux jeunes des mouvements de jeunesse qui pour certains ne parlaient pas encore quand Rabin est mort, la présence uniquement des parties de gauche et d'extrème gauche et l'absence de kippot (soit l'absence de gens religieux). Ceci est assez représentatif de la société israélienne aujourd'hui. Je me dis que si les organisations communautaires appellaient à un tel rassemblement en France, toute la communauté juive sera présente, sans distinction de degré de religiosité ou d'âge, je m'avancerai peut être en disant sans distinction de point de vue politique mais je pense que ce serait le cas également.

C'est ca aussi la différence entre être juif en Israël et être juif en diaspora.




samedi 23 octobre 2010

Quelques photos

L'entrée
Atelier des 1ères années
Atelier des 2èmes années

Salle des machines

Rentrée

Une semaine complète est passée ! L'occasion donc de découvrir tous les cours de ce premier semestre. Mes impressions en vrac !

Tous les cours sont en hébreu mais j'ai la chance d'avoir quelques étudiants qui me traduisent ce que disent les profs. Et puis, je comprends des choses avec toute la communication non verbale et lorsque je connais la technique mais lorsque c'est un discours sur un thème inconnu alors là c'est vraiment une galère.
Ca demande donc une très grande concentration pendant une longue période mais ca fait plaisir après d'échanger le soir avec les autres élèves étrangers qui traversent les mêmes difficultés que moi !

Je me sens parfois très seule et très bête, tous se connaissent, j'aurais plein de questions mais en même temps je ne sais pas quels questions poser, l'impression d'avoir compris, ne pas oser déranger les élèves qui eux aussi doivent suivre leur cours. Toutes(s) (comme d'hab en bijouterie, 98% de filles) me demandent en quelle année je suis, alors j'explique, j'ai fini mon école qui était en 2 ans, une école de formation professionnelle...Je pense qu'il y a quelques années cette situation aurait été un vrai cauchemar, remplie de doutes et de remises en questions, aujourd'hui, je me ménage, je sais que je vais finir par m'intégrer. 

Je suis heureuse de voir que les exigences dans le cadre du projet personnel (réalisation de pièces personnelles) ne sont pas si différentes qu'en France : planning, recherches de références, dessins, restitution à la classe, mise en place du travail...Merci Patricia !

Les étudiants ont des cours liés à la bijouterie et à la mode et aux objets en commun pendant 1 an 1/2, c'est lors du 2ème semestre de la 2ème année qu'ils doivent choisir entre bijouterie/mode et objets. Et, dans le sous-département mode, il y a les Chaussures ! La directrice du département en très fière, elle en parle tout le temps. D'ailleurs je comprends maintenant pourquoi, il y a tant de petites boutiques de créateurs de chaussures à Tel-Aviv !

Les étudiants achètent leur métal (même si c'est du laiton), il a très peu de moteur à disposition, chacun doit être emprunté au magasin et puis déplacé sur une potence à travers tout l'atelier, c'est donc un peu galère.
Les profs ne sont pas très regardant sur les horaires et même chose incroyable, ils attendent presque que tous les étudiants arrivent en cours pour commencer, même si c'est 10 voire 15 min après l'heure ! Les échanges profs/élèves sont assez proches de l'AFEDAP, le prof s'assoit au même niveau, à côté des élèves.

Les étudiants n'apprennent pas la technique de la cire et globalement, l'accent est plus mis sur la création, les concepts et les idées que sur la technique. J'ai eu la sensation en montrant aux étudiants mes pièces de fabrication que l'équilibre technique/création est mieux réussi à l'AFEDAP.

Et j'ai déjà pas mal de travail à la maison, je dois choisir le sujet de mon projet personnel et le commencer, faire une nature morte, réaliser une petite pièce en cire...

mercredi 13 octobre 2010

Pré-rentrée

Les choses sérieuses commencent ! Aujourd'hui, j'ai choisi mes cours pour le premier semestre. Nous sommes 3 étudiants étrangers dans le département "mode, bijoux et objets" mais deux viennent d'école de mode et moi des bijoux.

Nous avons été accueilli très chaleureusement par la responsable du département et la responsable admnistrative. Il y a deux très grands ateliers métal, où chaque étudiant a sa place attitrée et un casier sous l'établi pour ranger ses outils. (prochaine fois, promis des photos)

En gros, j'avais pour objectif de continuer à me perfectionner en technique et de travailler aussi sur des projets personnels, voeux exhaucés !! Je vous détaille les cours car je sais que certains peuvent être intéressés...

Dimanche : le dimanche est consacré aux cours théoriques. Pour moi ce sera "Israël place and culture" et "spiritualité". J'avais pas trop le choix, car c'était les seuls cours en anglais.

Lundi : 10h-14h : "Studiolo" avec Vered Kaminsky sur bijoux et mouvements. Vered Kaminsky est la responsable du département bijoux, elle vient de terminer une exposition à Cagnes sur mer. http://bijoucontemporain.unblog.fr/tag/createurs/vered-kaminski-israel/
             15h-18h : atelier moulage, c'est très intéressant pour moi, ayant fait des moulages un peu expérimentaux l'an dernier, j'espère apprendre les règles de l'art !

Mardi : 11h-14h : Projet personnel, dans la continuité du travail fait en "studiolo", chaque étudiant a un tuteur, et doit réaliser 2 à 3 pièces par trimestre qui seront présentées à l'ensemble de la classe en fin de trimestre (en gros un cours de créa pour moi)
           15h-19h : Cours de dessin avec les premières années (j'en ai vraiment besoin ;-))

Mercredi : libre, j'ai pas pris de cours ce jour là. C'est aussi sur leurs conseils, l'occasion de s'organiser aussi pour aller faire les cours, car tous les fournisseurs sont à Tel-Aviv apparemment.

Jeudi : jour consacré à la technique à choisir entre : Médaillon (? locket), sertissage, émail, gravure

Et vendredi/samedi : week-end.

lundi 11 octobre 2010

Ma chambre et le voyage dans le sud

C'est un peu une galère pour avoir internet en ce moment, alors j'emprunte le réseau de quelqu'un un peu comme tout le monde ! A 23h hier soir, on pouvait voir tout plein d'étudiants en bas de mon immeuble chacun son ordinateur profitant du wi-fi du café d'en bas ! Accompagnés par les très nombreux chats sauvages de la ville. 

Voici ma chambre. J'ai acheté une plante verte aujourd'hui ! Ah Léon...
Le week-end dernier, un voyage dans le Sud d'Israël dans le désert du Négev. Le désert occupe 61% de la supérficie du pays et les israéliens tente de l'apprivoiser en s'inspirant de la vision de David Ben Gourion. (David Ben Gourion est le premier premier ministre de l'état d'Israël, il a déclaré l'indépendance de l'état le 15 mai 1948, il a passé la fin de sa vie à Sdé Boker où il est enterré au milieu du désert).

Ainsi, nous avons passé chabbat dans un kibboutz à 40 min d'Eilat (la ville la plus au sud d'Israël), où les membres ont élèvent des vaches et des saumons, cultivent des algues et autres plantations...http://www.ketura.org.il/. C'était une belle occasion de comprendre un peu mieux le fonctionnement d'un kibboutz et bien sûr de se demander : est ce que j'aimerai vivre dans le désert ? Est ce que j'adhère à l'idéologie du kibboutz ?

Le désert est beau mais quand même un peu effrayant et le kibboutz, je pense que j'aurais besoin de plus d'intimité /de "privacy" que celle qui était proposée. Le concept est extrèmement communautaire mais il est vrai qu'en même temps, l'échelle de la communauté est petite (là-bas 150 membres actifs et au total 500 personnes) chaque membre paraît très impliqué et très actif.

Une petite vue du désert
 


Et un échantillon des couleurs qu'on peut y trouver.
Et quand je vois ça, perso, je pense bijou !


dimanche 10 octobre 2010

Nouvelles

Quelques nouvelles personnelles !

J'ai déménagé de Tel-Aviv à Jérusalem mardi dernier. J'ai enfin ma chambre !! Nous sommes quatre filles dans un appartement avec tout ce qu'il faut sauf un four. Une cuisine assez grande, un espace salon/salle à manger, deux toilettes, une douche et 5 chambres (une chambre est inoccupée pour l'instant).
J'habite dans le "Kfar Hastudentim", le village des étudiants. Ces logements sont assez neufs, car quand j'ai passé un mois d'été à l'université il y a 4 ans, ils étaient en construction. J'ai la chance d'avoir la laverie en bas de mon immeuble, un café/restaurant, une supérette, un jardin pour les enfants. Bezalel est à 25 minutes à pieds porte à porte.

Nous avons visité les lieux mardi dernier, Bezalel, c'est un seul très grand bâtiment tout au bout du campus de l'université hébraïque de Jérusalem. De là bas on a une très belle vue sur la ville et sur le désert de Judée.
J'ai entrevu le département bijouterie, et son atelier mais c'était fermé...Prochaine étape : mercredi 10h, où je pourrais en apprendre un peu plus sur les cours, la rentrée c'est dimanche prochain, 17 octobre, j'ai hâte !
Devant l'entrée de Bezalel... On est bien dans une école d'art !
Vue de l'entrée principale du bâtiment
Et la vue depuis l'entrée du bâtiment...

lundi 4 octobre 2010

Politique : Israël et la diaspora

Vendredi soir, le programme nous a incité à débattre sur les questions suivantes :

1) Israël peut-il exister sans la diaspora ?
2) La diapora peut êlle exister sans Israël ?
3) Israël est-il responsable de tous les juifs du monde ?
4) Est-il possible pour un juif non israélien de critiquer Israël en diaspora ?

Et là, un fossé apparaît entre les avis de nos deux "encadrantes" israéliennes de 25 ans et nous juifs de diapora. Nous n'avons pas le même vécu, pas les mêmes visions. Néanmoins, ces questions de fond sont extrèmement complexes.

Mes réponses (aujourd'hui) :

1) Non. Les juifs de diaspora soutiennent pour la plupart israël dans leur pays politiquement et financièrement.

2) Logiquement, théoriquement, oui. Si on se réfère aux  2 000 ans d'histoire juive, Israël existe depuis 62 ans...Les communautés juives de diaspora (en tous cas en France) existent et sont actives !
Maintenant, exister oui mais à quel prix ? L'histoire aussi nous enseigne les vagues d'antisémitismes, de progroms, la shoah.
D'autre part, si le judaïsme existe toujours n'est ce pas aussi (en partie) parce qu'il y a toujours eu un espoir de retour à Jérusalem
(Entre parenthèses, certains ont abordé le problème de l'assimilation et des mariages mixtes qui seraient plus dangereux en diaspora et qui, si Israël n'existait pas réduirait à néant le peuple juif. Je suis pas du tout d'accord avec cette position mais là j'ai pas de place pour tout expliquer.)

3) Non et Oui. Car si un juif français est malheureusement pris en otage ou est victime d'un tremblement de terre, pourquoi Israël viendrait le secourir ? Il me semble qu'en tant que citoyen français, c'est à la France de s'en charger. C'est un peu bizarre pour moi d'avoir choisi cet exemple d'otage, car Guilad Shalit, soldat israélien otage du Hamas depuis 5 ans a un passeport français...
Maintenant, dans une certaine proportion, Israël n'a-t-il pas le devoir de secourir des juifs qui seraient victime d'un antisémitisme de masse ? Je dis de masse car je ne crois pas qu'Israël avait son mot à dire dans la vague d'antisémitisme qui a déferlé en France pendant la 2ème intifada, encore une fois c'est un problème à résoudre par les français.

4) Oui mais en tout honnêteté je le fais rarement. Oui, car la liberté d'expression est une liberté fondamentale. Maintenant j'avoue que je le fais rarement et que je suis plus souvent en train de défendre Israël, simplement parfois en donnant des informations manquantes, omises par les médias. En France, les positions sont plutôt anti que pro israélienne et quand on remet en cause jusqu'à l'existence de l'état, je me dois de le défendre.

La semaine dernière...(partie 1)

Excusez mon silence, je vais tenter de rattraper mon retard. Mais la fin de la semaine sera tout aussi silencieuse...

J'ai visité une seconde fois en un mois le musée d'art de Tel-Aviv. www.tamuseum.com Je retouve alors l'exposition de David La Chappelle. Après la conférence d'Adi Nes, mon regard a changé sur ses photographies, je suis encore plus admirative que la première fois !

Les expositions temporaires continuent avec Avigdor Arikha et notamment sa magnifique série d'autoportraits.

Je me demande alors pourquoi un artiste est amené à faire des autoportraits, l'art part de quelque chose de personnel pour tendre vers l'universel, et c'est parfois cet universel que l'on craind ne pas atteindre.
Réussir à tendre à l'universel via un autoportrait me paraît alors extrêmement complexe. L'artiste cherche-t-il à se capter lui même, à se sentir exister, à découvrir qui il est ? Quand on se regarde dans un miroir inattendu ou sur une photo non posée, on est étonné parfois de l'image qu'on renvoit qui n'est pas forcément celle que l'on souhaite. N'est ce pas une problématique tout à fait personnelle ?
Néanmoins, le portrait reste celui d'un homme, et dans ceux d'Avigdor Arikha, il va plus loin que décrire un visage et un corps, il donne une attitude et une expression qui elle est universelle.


Le dernier autoportrait avant sa mort, date de 2001. Bouche ouverte comme s'il laissait échapper un cri intérieur, expression d'incompréhension ou d'horreur sur son visage. La première fois que je l'ai vu, j'imaginais que cette expression pouvait être celle d'un homme qui voyait l'horreur de la shoah, Avigdor Arikha est un survivant.
Aujourd'hui quand je l'ai revu, il m'apparaît comme l'expression d'un homme qui vient de voir l'avenir.

dimanche 26 septembre 2010

Graffiti

Le quartier "Florentin" du nom de son créateur, situé dans le sud de Tel-Aviv est un quartier à l'ambiance de village, quartier pauvre et de travailleurs, il était habité principalement par des turcs et des grecs. Les rues y sont nombreuses et assez étroites sans arbres et avec une organisation très "perpendiculaire".
S'y entassent des marchands de gros, meubles, habits, jouets, et des ateliers de fabrication dont des ateliers d'artistes. C'est dans ce quartier que les artistes de rues investissent le plus l'espace. Aujourd'hui, le quartier attire des "bobos", les immeubles délabrées sont peu à peu remplacés, les prix de l'immobilier augmentent et l'art de rue se commercialise. Certains murs jadis couverts de magnifiques tableaux sont repeints...en blanc.

Tout de même, les graffitis sont encore là et notre guide avait des photos pour ceux qui n'étaient plus là (que j'espere récupérer !!). Protestation, opinion, espace de liberté, ces dessins nous choquent ou nous confortent dans notre opinion, en tout cas, ils permettent de nous plonger dans les problématiques de la société israélienne.

Je parlerai d'un dessin qui pose une des questions d'actualité les enfants d'immigrants illégaux. Comme en France, Israël doit gérer des problématiques d'immigration illégale. Immigrants et enfants d'immigrants sont menacés d'expulsion (je dois approfondir le sujet mais en gros c'est ça).
On en vient donc à ce pochoir, qui est résolument contre ces expulsions et qui suggére qu'en faisant cela, Israël agit envers les enfants d'immigrés comme les nazis ont agi envers les juifs.  

Florentine, Tel-Aviv, 2010


Liquidation du Ghetto de Varsovie
Avril 1943

Personnellement, je suis contre l'utilisation ainsi d'images de la shoah, les faits ne sont pas comparables.

Le problème peut être posé en ces termes : peut-on expulser des immigrants illégaux et/ou leurs enfants, qui sont nés en israël, parlent hébreu, vont à l'école et considérent Israël comme leur pays ?
D'un autre côté, israël est un état juif, état pour les juifs (cf. loi du retour), ces immigrants ne sont pas juifs, est-ce que les rendre citoyens israélien ne mettrait pas à terme en danger le caractère juif du pays ? du point de vue démographique, des mariages mixtes...

Aujourd'hui, très sincèrement, je penche pour le côté gauche, mais peut être que je n'ai pas assez réfléchi à la question.

mardi 21 septembre 2010

Adi Nes

Hier après-midi nous avons rencontré Adi Nes, photographe israélien. Ce fut une réelle joie de l'écouter nous expliquer son travail. Toutes ses photos peuvent être vues sur son profil facebook : Adi Nes. http://www.facebook.com/photos.php?id=785306101.

Je dirais qu'il est peintre photographe, il compose ses photos comme des tableaux. Chaque détail est minutieusement calculé pendant des mois : le lieu de la photo, la lumière, les vêtements, l'attitude, les modèles. Rien n'est laissé au hasard, il suit son instinct et ses choix à la lettre accompagné de son équipe d'assistants.

J'ai retrouvé avec plaisir dans ses explications ce que j'ai appris en créa l'an dernier :  déjà un énorme travail, la recherche constante de références et des recherches sur le terrain, visite et rencontres sur le sujet qu'il traite.

Il est né en Israël à Kyriat Gat, en 1966, homosexuel et fils d'immigrants iraniens et kurdes. D'après ce que j'ai compris Kyriat Gat est une ville de développement assez pauvre. Comme tout artiste, il part de son vécu. Ainsi, Il parle beaucoup de masculinité et de pauvreté. Il recherche les moments non héroïques, notamment dans la série sur les soldats et les épisodes bibliques (en opposition avec les photos des soldats en général en israël).

Il nous as montré aussi une des photos de son diplôme de Bezalel, en expliquant combien il recherchait à ce moment à rendre son message visible et clair et qu'aujourd'hui ses propositions étaient beaucoup plus subtile (en jouant sur l'attitude, la lumière, le regard...).

Chacune de ses photos peut être comprise sur plusieurs degré et il aime à penser que le lecteur lui même aura un autre ressenti en regardant ses photos que ce qu'il avait lui même cherché à montrer. 

Ce fut une belle leçon d'humilité.

lundi 20 septembre 2010

Craquage

Cela devait arriver, je le savais, la seule incertitude était : quand ?

Depuis le début de l'oulpan je ne suis pas satisfaite de notre prof d'hébreu mais j'ai tenté de prendre du recul et d'y prendre quand même ce que je pouvais prendre. Dès le deuxième cours j'avais été la voir pour en parler et ça avait un peu servi.

Aujourd'hui, à la demande générale, le cours a commencé par un film : Lébanon dont voici le synopsis (que j'ai lu après)...

"Je venais d'avoir 19 ans en mai 1982. La vie était belle. J'étais amoureux. Ensuite on m'a demandé de partir sur une base militaire et d'être le tireur du premier tank à traverser la frontière libanaise. Cela devait être une mission d'une journée toute simple mais ce fut une journée en enfer. Je n'avais jamais tué quelqu'un avant cette terrible journée. Je suis devenu une vraie machine à tuer. Quelque chose là-bas est mort en moi. Sortir ce tank de ma tête m'a pris plus de 20 ans. C'est mon histoire."

Je n'étais pas prête à voir ce film, pas aujourd'hui, ce n'était pas le bon moment pour moi. Trop de pensées se bousculent déjà dans ma tête. Ce message devait parler du "graffiti tour" que l'on a fait hier dans Tel-Aviv et qui a déjà remué en moi pas mal de choses sur ma vision de la société israélienne. Je n'ai pas supporté ces premières images. Si j'avais choisi de le voir à Paris dans une salle de cinéma, cela aurait été différent. Je dirais même c'est le genre de film que je serais allée voir car j'aurais eu besoin de comprendre. Mais J'ai reçu ces images d'horreur et j'avais envie de vomir. Alors je suis sortie et j'ai pleuré.

Je décide de revenir et d'attendre dehors la fin du film parce que si je suis partie c'est aussi parce que j'avais des choses à dire et que je me doute qu'un débat suivra. Mais lorsque je recontre la prof et que je lui explique en faisant l'effort de parler en hébreu, "je ne veux pas voir ce film", elle me répond, en anglais, "ça fait partie de l'oulpan". Je ne supporte pas cette réponse, non je ne suis pas obligé de voir ce film, je m'énèrve et je m'en vais, elle me laisse partir, sans essayer de comprendre. Si j'avais pu m'exprimer en français...

J'essaie alors de retrouver une certaine sérenité et je vais au bord de la mer. Ecouter le mouvement incessant des vagues me calment et me permet de prendre du recul. Face à moi, de l'autre côté de la méditerrannée, se trouve la France... 

dimanche 19 septembre 2010

Yom Kippour

Dès le début de la fête, ce qui frappe est le silence qui s'installe dans la ville. Un silence appaisant. En effet, les voitures disparaissent des rues et pour 25 heures, la ville sera morte. Tout, absolument tout est fermé, aucune voiture ne circule à part les patrouilles de polices et les ambulances. On raconte que l'on peut marcher à pieds au milieu de l'autoroute le jour de Kippour.

Personnellement, je me suis contentée d'apprécier ce silence et de marcher au milieu des rues de Tel-Aviv. Nombreux sont ceux à Tel-Aviv qui ce jour-là se baladent en vélo, roller ou skate. (En théorie c'est aussi interdit de faire du vélo le jour de kippour mais les Tel-Aviviens sont majoritaires laïques).

A 17h30, lorsque je descends dans la rue pour me rendre à la synagogue, je suis aussi frappée par toutes les personnes vêtues de blanc de la tête au pieds, portant leur talith et leur sidour. En France, cette tradition de s'habiller en blanc le jour de kippour est peu respectée, nous sommes habitués au couleurs plutôt bleues ou grises...

Personnellement, j'ai décidé de jeûner et de vivre ce jour comme je le fais traditionnellement à Paris avec familles et amis (qui en ces temps me manque cruellement). Ainsi, je passerai la plupart de la journée à la synagogue.

Vendredi soir, je suis allée dans une synagogue près de la célèbre place Dizengoff, Roch haYehoudi (cf. Street Party) où les prières sont vivantes, ponctuées de danses et de chants et mélées de ferveur à laquelle je suis parfois étrangère. La présence d'une grande majorité de jeunes (90% ont 20-30 ans) aide certainement à la vivacité de la prière ! Nombreux sont ceux qui viennent à la synagogue une fois dans l'année à Kippour et qui sont étonnés de cette ambiance si joyeuse mais finalement sont entraînés eux aussi.  

Le lendemain, je me ménage un peu alors je prends l'office en route dans une synagogue près de chez moi, rue Ben Yehouda. (ok à 11h30, l'office en réalité a commencé à 8h). Je tombe au hasard dans un des nombreux miniam de l'endroit apparemment américain ashkenaze. L'atmosphère y est l'exacte opposée, le rite est à peu près le même, mais la majorité écrasante a plus de 55 ans et on se sent dans un univers grave et dramatique.

Après la pause qui a eu lieu de 13h à 15h, je me rends à Roch Yehoudi, pour faire la prière de l'après-midi et la néila, prière qui clos le jeûne.

La néila se termine par cette phrase : "l'an prochain à Jérusalem". Elle résonne alors dans ma tête avec beaucoup d'émotions. Ce voeux que je chantais l'an dernier à la même époque s'est réalisé. Il faut savoir que cette phrase est dite deux fois dans l'année depuis des générations, elle clos le jeûne de kippour et le seder de Pessah. Elle signifie l'espoir toujours vivant des juifs de retourner en Israël. Et cette année, j'y suis précisément.
Ici en Israël, ils ont rajouté le terme "reconstruite" (soit l'espoir que le temple sera reconstruit mais pour cela il faut que le messie soit présent...).
 
Puis vient la prière pour la Lune et il est temps (enfin) de casser le jeûne. Je vais rejoindre la famille de ma soeur qui habite tout près de la synagogue.
Une heure après la fin du jeûne, la vie d'avant reprend ses droits à Tel-Aviv, comme si rien d'étrange ne s'était passé, les cafés et les supermachés rouvrent et sont déjà bondés.

vendredi 17 septembre 2010

Identité 2

Hier, il me semble avoir démélé un morceau de pelote, accrochez-vous !

Quelques semaines avant de partir, j'ai eu une discussion avec quelqu'un qui m'a fait beaucoup réfléchir. Et j'en ai tiré deux grandes questions, que je tente de formuler ainsi :
1) Israël pays des juifs ou des israéliens ?
2) Le fait religieux est personnel et privé, il est à distinguer de la nationalité, donc ne pas partir avec le pretexte de pouvoir pratiquer ta religion là-bas plus facilement.

1) Oui, Israël est le pays des israéliens car faire l'amalgame entre israël et les juifs c'est précisément ce qui est à l'origine des nouvelles vagues d'antisémitisme en France.
De plus, les juifs ne sont pas les seuls habitants d'Israël. Sur les 7 millions d'israéliens, 80% sont juifs, 20% sont arabes, chrétiens, druzes, bédouins. Chacun ayant le droit de vote (pour l'armée c'est un peu différent).
Néanmoins, Israël est le pays de refuge des juifs du monde entier. En 1950, le parlement israélien adopte la loi du retour. Le principe de cette loi est que toute personne juive peut obtenir la nationalité israélienne si elle le demande. Etre juif pour Israël signifie avoir au moins un de ses grands-parents juif (à noter que je simplifie les règles sont un peu plus précises). Ce qui soit dit en passant était la définition donnée par les nazis.
Donc même si un juif n'est pas israélien, il peut le devenir par choix très facilement.

2) Voici ce que je pense : j'appartiens au peuple juif et je suis de confession juive.

Peuple : groupe d'individu ayant un passé commun (réel ou supposé), une terre commune, une langue commune (je préciserai l'histoire de l'hébreu plus tard), une religion commune ou des valeurs communes.
Israël existe par le droit des peuples à disposer d'eux mêmes.

J'ai compris (enfin) hier qu'il n'était pas possible de penser ça si je vis en France en écoutant les israéliens parler leur pratique religieuse en ces temps de fêtes.
En France, je ressens que la pratique du judaïsme est liée à l'appartenance à une ommunauté. En tant que français, je ne peux me sentir juive qu'en pratiquant la religion, la pratique fait vivre ce sentiment d'appartenance. En Israël, un juif est déjà citoyen d'un état juif, de fait il résout ce sentiment d'appartenance. Ce n'est qu'alors que la pratique religieuse peut devenir alors un fait privé et personnel.

C'est une première étape, elle reflète mon sentiment aujourd'hui mais j'ai l'intuition que les choses sont plus complexes encore.

mardi 14 septembre 2010

Pièces de diplôme

Fin juin je terminais l'AFEDAP, j'ai appris tant de choses dans cet école grâce à une équipe enseignante juste extraordinaire et si simplement humaine.

Mon apprentissage s'est terminé par trois de mois de travail sur un ensemble de six pièces sur le mal de vivre.

Aujourd'hui, grâce à Patricia Lemaire, ma prof de créa qui nous accompagnées avec passion tout au long des 9 mois de 2ème année, une sélection de nos pièces sont publiées sur le blog incontournable du bijou contemporain qui est tenu par Marianne Gassier : http://bijoucontemporain.unblog.fr/tag/ecole/afedap-fr/

Allez-y faire un tour, les mises à jour sont quotidiennes et ça permet aussi de comprendre ce qu'est le bijou contemporain.

Premier dîner entre choutafim (colocataires)

Ce soir, nous avons préparé et partagé ensemble notre premier repas (ça sonne un peu catholique pour moi de dire ça  ;-)). Ainsi, nous avons enfin investi les lieux ! Comme les Hommes investissent leur propre corps via les bijoux, piercing ou tatouage.

C'est comme si une étape avait été franchie. Je me suis sentie un peu chez moi ce soir et en même très loin de chez moi...

Au menu :
- salade verte avec pommes, noix, avocats et oignons frais
- escalopes de poulet "à la chinoise" avec riz complet et courgettes
Le tout dirigé par un chef de choc, notre italienne préférée !

Le prétexte de ce repas était d'aider le seul mec du groupe à cuisiner, car jusqu'à présent il n'avait que du peanut butter et du pain dans son frigo....Mais finalement, nous avons passé un très bon moment. De ces moments où le goût des plats est sublimé par les lieux les personnes qui vous entourent.

dimanche 12 septembre 2010

Glz, Gglz, Galei Tsahal, Galgalatz, Galgalaz


Nous avons eu la chance de visiter aujourd'hui les locaux de Galeï Tsahal (littéralement : les ondes de Tsahal), la radio émise par l'armée israélienne.


En fait, il y a deux radios : Galeï Tsahal et Galgaleï Tsahal. La particularité de ces deux radios est qu'elle sont composées la fois de militaires conscrits qui font leur service à la radio et de journalistes civils. Elle a ainsi formé de nombreux journalistes de radio actuels.

Galagaleï Tsahal (Galgalatz) qui est une radio qui diffuse essentiellement de la musique et des informations routières est très écoutée et très populaire en Israël, surtout par les jeunes.
Dans un studio
Autre vue d'un studio
Elle cherche à plaire à tout le monde et s'attache à diffuser une grande diversité de musiques : israélienne, internationale, actuelle ou plus "vieille". Quelques photos des archives :
Les vinyles, aussi un bon endroit pour ranger son vélo !
Après l'ère des vinyles, celle des CDs...
Ajourd'hui tout est informatisé !

vendredi 10 septembre 2010

N°4 : crise d'identité

Il est temps d'aborder les sujets qui fâchent.

Je suis partie en Israël avec des questions sur mon identité juive. Je me disais en restant un an là-bas, en regardant Israël avec mes propres yeux, je pourrais y voir un peu plus clair. Mais après quelques jours ici je pense que je me faisais un peu trop d'illusions. Dans un an, j'aurai répondu à certaines questions et que j'en aurai des nouvelles, parce que c'est comme ça qu'on avance.

- Est-ce qu'être juif en diaspora c'est comme être un immigré qui n'a jamais connu sa terre natale ?
- Où est ce que je veux vivre ? En Israël ou en France ? Mais pourquoi cette question bizarre ? Pourquoi est ce que je me sentirai mieux en Israël :  pays que je ne connais pas, plutôt qu'en France, pays où je vis depuis près de 30 ans ?
Et pourtant, j'ai cette idée qui me trotte dans la tête depuis quelques années (comme pour les bijoux)
- Qu'est ce qui me pousserait à rester en Israël plutôt qu'en France ? (réponse 1 : un mari sans aucun doutes ;-) )
- En France, je me sentais plus juive que française mais en Israël, ne me sentirai-je pas plus française que juive ?
- Est ce une fuite ?
- Est ce que je suis juste victime d'une "propagande" qui souhaiterait que tous les juifs viennent vivre en Israël ?
- Est ce que je cherche à résouder certains pb familiaux ?
Et avec tout ça, j'ai pas encore parlé de politique israélienne....

Portes de Yaffo

Depuis quelques temps, je photographie les portes et les murs. Voici donc le début d'une série sur les portes.


Petit ajout :

Petits points info

Tel-Aviv/Yaffo

Yaffo est une très vieille ville fortifiée et portuaire, citée pour la première fois dans l'ancien testament dans l'histoire de Yona. Tel-Aviv, littéralement "Colline du printemps" a été fondée en 1907. Cette année là, 66 familles d'immigrants juifs décidèrent de créer une ville juste en dehors des remparts de Yaffo surpeuplée, ils achètent le terrain qui est une étendue de sable donnant sur la mer, se partagent les lots en faisant une loterie et construisent leurs maisons et une école, c'est le début de Tel-Aviv.

Roch Achana
Roch Achana marque le début de l'année juive. Il est de coutume de manger des aliments symboles de ce qu'on veut pour cette nouvelle année. Le plus basiques c'est les pommes trempées dans du miel afin que cette année soit douce comme le miel. On fait également un mélage : pomme + miel + sésame, les sésames représentant la multiplicité (des êtres, des bonnes actions...), on mange aussi traditionnellement des dattes, des grenades, de la joue de boeuf ou de la tête de poisson, signifiant la tête de l'année ainsi que l'ambition d'être en tête et pas en queue.
A la synagogue on écoute le choffar, fait en corne de bélier qui rappelle le (non)sacrifice d'Isaac et c'est le début des 10 jours de repentance qui séparent le nouvel an du Yom Kippour (grand pardon).

L'arbre

"Oranger suspendu", 1993

Sculpture in Jaffa of Ran Morin
An orange tree (a real one !) in a stone seed...Life's growing up again even from stone and without roots
Une référence à ajouter pour ma pièce : Régénération
Régénération, 2010
Béton, argent émaillé, main en plâtre

jeudi 9 septembre 2010

Street Party, Tel-Aviv


Street Party, Place Dizengoff, Tel-Aviv, 1er jour de roch Achana

Imaginez une discothèque dans la rue, avec des gens qui dansent et chantent mais vous n'entendez pas la musique car elle passe uniquement dans les casques que les gens portent. Etonnante Tel-Aviv qui trouve des solutions pour faire la fête mais un jour de fête religieuse !
Et à quelques pas de là, un homme qui fait la prière de Tachli'h

mercredi 8 septembre 2010

N°3 : Chana Tova

Chalom lekoulam (bonjour à tous),

Eh oui, les cours d'hébreu ont commencé depuis deux jours. Je suis dans un niveau un plus fort que le mien donc c'est un peu raide mais ca me fait avancer vite. Je suis un peu déçue de la qualité des cours donc je vais plus travailler par moi même.

Les premiers jours ont été consacrés à la visite de Tel-Aviv et la vieille ville de Yaffo, un peu comme des touristes :(.


Vue de Tel-Aviv depuis Yaffo
Le dernier jour, visite de l'Iana Gour Museum. http://www.ilanagoor.com/. C'est un endroit incroyable dans la vieille ville de Yaffo. Ilana Gour, est une artiste, designer de meubles et une collectionneuse, elle a transformé sa maison en musée. Elle est très indépendante dans ses idées et aime particulièrement juxtaposer des oeuvres vieilles et nouvelles, ou rajouter du nouveau dans du vieux...

Ilana Gour, 2004
The morning after
Mikhal Kol, born in Israël, living in London
My cup of tea, 2009
Installation, video and a cup of tea


Belle surprise également, nous sommes allées dans une petite école privée de bijouterie et on a fait une initiation au repercé...


Ensuite, les puces de Yaffo, tout comme à Paris, on y trouve de tout et n'importe quoi, j'adore !

Concernant le groupe de jeunes, nous sommes 16 (15 filles, 1 garçon), de 18 à 29 ans (suis la plus vieille). Nous vivons pour l'instant dans des appartements à 4, mes colocataires viennent d'Italie (Milan), d'Australie (Sydney) et des USA (Boston). Dans le reste du groupe, il y a une majorité d'américains, mais aussi : une argentine, une russe, une allemande, une anglaise et une française.

La communication pour moi n'est pas toujours facile, mais je vais m'y faire. Je comprends maintenant mieux, les non francophones de l'AFEDAP et la difficulté d'exprimer ce que l'on pense et ce que l'on ressent dans une autre langue, car on n'a pas les bons mots pour le dire et ce qui est dit est assez réducteur par rapport à notre pensée.

Ce soir c'est Roch Achana (littéralement : tête de l'année), le nouvel an quoi. C'est une atmosphère sympathique où tout le monde se prépare pour la fête, les supermarchés sont remplis, les magasins aussi car il est de coutume ici de s'offrir des cadeaux le soir de la fête (comme à Noël).

Je vous souhaite à toutes et à tous, chana tova oumetouka, une bonne année, douce et sucrée !!

Je prends aussi le temps de remercier du fond du coeur : internet, skype et facebook pour me permettre de communiquer avec vous comme si j'étais toujours en France ! Quel miracle de la technologie, que je salue bien bas.

Il est vrai que nous sommes très souvent à nos ordi, moyen de parler à nos proches et de s'évader aussi un peu lorsqu'on a un coup de blues.