mardi 1 novembre 2011

Auto-portrait de bijoutière

Je retranscris ici mon portrait qui est paru dans le blog de mon école, voilà comme vous pouvez en savoir un peu sur moi et mes bijoux !

http://afedapschoolblog.wordpress.com/2011/10/31/portrait-judith-sitbon/


Comment tu es arrivée au bijou ? Pourquoi ?

Depuis adolescente, j’assemblais des bijoux en perle. J’aimais beaucoup les travaux manuels, bijoux, tricots, couture, broderie, j’aimais donner corps aux matériaux. Mais dans ma famille, le travail intellectuel prédominait sur le travail manuel. Ainsi, même si l’envie de transformer ce loisir en métier était présent depuis fort longtemps, il m’a fallu un peu de temps, de recul (et d’économies !) avant de sauter le pas.
Les bijoux sont pour moi un moyen d’expression et une mémoire portable. Le bijoutier qui les dessine et leur donne vie offre « sa vision du monde » à travers ces sculptures portables. Le porteur, lui, porte sur son corps, un souvenir d’un instant, d’une période, d’un choix, correspondant au moment où il a acquis et porté le bijou pour la première fois.

Quel a été ton parcours avant d’arriver à l’AFEDAP, pourquoi avoir choisi cette école ?

J’ai suivi une formation d’ingénieur et puis j’ai travaillé quatre ans et demi dans un cabinet de conseil renommé. J’assistais les directions financières dans leur processus comptables et financiers. Ce travail bien que très intéressant en soi et très « challengeant » ne m’épanouissait pas vraiment. J’avais envie de faire fonctionner et la tête et les mains ! une main et un cerveau c’était le slogan que j’avais lu sur la plaquette de l’AFEDAP... La décision de quitter mon travail ne s’est pas faite en un jour, la réflexion a duré deux ans, visites des portes ouvertes des écoles de bijouterie, rencontre avec un bijoutier, découverte de galerie. Je ne savais pas encore dans quoi exactement je m’engageais mais j’avais ressenti qu’à l’AFEDAP je pourrais à la fois apprendre techniques et processus de création. J’avais été impressionnée lors des portes ouvertes par les diversités de propositions des élèves partant des mêmes consignes d’exercices. Cet équilibre entre apprentissage rigoureux des techniques et accompagnement de l’élève dans ses propres recherches m’a beaucoup plu.

Qu’as-tu découvert lors de ta formation ?

Les soudures ! Ca c’est pour la technique, mais en réalité de façon plus profonde, j’ai découvert le bijou contemporain et entrevue ce qu’était la création. J’ai repoussé certaines limites. Je citerai par exemple un cours/débat que nous avons eu en deuxième année avec Patricia Lemaire, en charge de la section créa. La question était « qu’est-ce qu’une bague ». Au début du cours, je nageais tranquillement dans une piscine, avec ma définition bien claire de ce qu’était une bague, à la fin j’étais au milieu de l’océan loin de tous continents ! 
Nous avions ensemble, stagiaires et professeurs, ouverts des horizons nouveaux.

Quel est le bijou que tu portes ?

Je porte depuis une dizaine d’années, deux bracelets d’Algérie hérités via ma mère d’une d’une arrière-grand-mère de sa famille. Il en avait 7 au départ et ensemble ils formaient un « semainier ». Je porte rarement autre chose. C’est peut être un comble pour un bijoutier, on me demande souvent pourquoi, mais je porte très peu de bijoux.

Que fais-tu aujourd’hui ?

Il y a plusieurs années alors que je travaillais encore dans le conseil, j’avais décidé de faire des bijoux une profession mais aussi d’émigrer en Israël. Afin de m’aider dans ma transition et de connaître un peu l’environnement « bijou » en Israël, j’ai étudié pendant un an, après l’AFEDAP, dans le département bijoux et mode de Bezalel, l’académie d’art et design de Jérusalem. Aujourd’hui, j’habite toujours à Jérusalem, je réalise mes propres pièces et je recherche un poste chez un bijoutier.


Liberté, 2010
Pendentif
Maillechort, cuivre