jeudi 1 décembre 2016

Le funambule



Le fil est là, devant lui au-dessus du vide mais il le ne le traverse pas. Il a peur, peur de chuter, peur de prendre ce risque. Alors il reste au bord et observe les autres avancer.

Il se sent seul, construit sa bulle, coupé des autres qui continuent à avancer inlassablement. Il s’enferme dans cette cage absurde qui n’existe que pour lui et dont il ne peut plus sortir.       
Il n’a plus d’énergie, enfermé ainsi, plus d’envies, plus de désir. Il est comme un pantin. Il s’en remet au choix des autres, à leurs volontés, leurs décisions, il devient manipulable.
Cette situation l’insupporte mais il ne peut en sortir. Il vit dans un cercle aliénant, cercle vicieux dans lequel il ne peut que tourner et il en a la nausée.
Il ressasse ses mots, ses pensées sans cesse, ses phrases dans sa tête, il aimerait que cela change. Il se raconte toujours les mêmes histoires.
Le temps avance et lui il reste là immobile, au bord du gouffre.

Pourtant, un jour, le cercle s’arrête sur le mot liberté.

Liberté

Il réfléchit encore. Ce mot lui ouvre de nouvelles perspectives, il permet de provoquer une brèche. Il prend un peu plus conscience de lui-même, conscient de cette liberté à laquelle il a droit. Oui, enfin, il est libre de continuer lui-même sa vie et d’y mettre ses propres couleurs.
Le cercle est fêlé, il ne tourne plus aussi parfaitement, des couleurs apparaissent et éclairent sa morosité. Il brise le cercle qui devient chaos, prélude à la création de sa vie. C’est un chaos de couleurs.

Le funambule est face au gouffre. Enfin libre, il traverse le vide qui jusque-là l’effrayait.

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