dimanche 19 septembre 2010

Yom Kippour

Dès le début de la fête, ce qui frappe est le silence qui s'installe dans la ville. Un silence appaisant. En effet, les voitures disparaissent des rues et pour 25 heures, la ville sera morte. Tout, absolument tout est fermé, aucune voiture ne circule à part les patrouilles de polices et les ambulances. On raconte que l'on peut marcher à pieds au milieu de l'autoroute le jour de Kippour.

Personnellement, je me suis contentée d'apprécier ce silence et de marcher au milieu des rues de Tel-Aviv. Nombreux sont ceux à Tel-Aviv qui ce jour-là se baladent en vélo, roller ou skate. (En théorie c'est aussi interdit de faire du vélo le jour de kippour mais les Tel-Aviviens sont majoritaires laïques).

A 17h30, lorsque je descends dans la rue pour me rendre à la synagogue, je suis aussi frappée par toutes les personnes vêtues de blanc de la tête au pieds, portant leur talith et leur sidour. En France, cette tradition de s'habiller en blanc le jour de kippour est peu respectée, nous sommes habitués au couleurs plutôt bleues ou grises...

Personnellement, j'ai décidé de jeûner et de vivre ce jour comme je le fais traditionnellement à Paris avec familles et amis (qui en ces temps me manque cruellement). Ainsi, je passerai la plupart de la journée à la synagogue.

Vendredi soir, je suis allée dans une synagogue près de la célèbre place Dizengoff, Roch haYehoudi (cf. Street Party) où les prières sont vivantes, ponctuées de danses et de chants et mélées de ferveur à laquelle je suis parfois étrangère. La présence d'une grande majorité de jeunes (90% ont 20-30 ans) aide certainement à la vivacité de la prière ! Nombreux sont ceux qui viennent à la synagogue une fois dans l'année à Kippour et qui sont étonnés de cette ambiance si joyeuse mais finalement sont entraînés eux aussi.  

Le lendemain, je me ménage un peu alors je prends l'office en route dans une synagogue près de chez moi, rue Ben Yehouda. (ok à 11h30, l'office en réalité a commencé à 8h). Je tombe au hasard dans un des nombreux miniam de l'endroit apparemment américain ashkenaze. L'atmosphère y est l'exacte opposée, le rite est à peu près le même, mais la majorité écrasante a plus de 55 ans et on se sent dans un univers grave et dramatique.

Après la pause qui a eu lieu de 13h à 15h, je me rends à Roch Yehoudi, pour faire la prière de l'après-midi et la néila, prière qui clos le jeûne.

La néila se termine par cette phrase : "l'an prochain à Jérusalem". Elle résonne alors dans ma tête avec beaucoup d'émotions. Ce voeux que je chantais l'an dernier à la même époque s'est réalisé. Il faut savoir que cette phrase est dite deux fois dans l'année depuis des générations, elle clos le jeûne de kippour et le seder de Pessah. Elle signifie l'espoir toujours vivant des juifs de retourner en Israël. Et cette année, j'y suis précisément.
Ici en Israël, ils ont rajouté le terme "reconstruite" (soit l'espoir que le temple sera reconstruit mais pour cela il faut que le messie soit présent...).
 
Puis vient la prière pour la Lune et il est temps (enfin) de casser le jeûne. Je vais rejoindre la famille de ma soeur qui habite tout près de la synagogue.
Une heure après la fin du jeûne, la vie d'avant reprend ses droits à Tel-Aviv, comme si rien d'étrange ne s'était passé, les cafés et les supermachés rouvrent et sont déjà bondés.

2 commentaires:

  1. Tu m'en avais déjà parlé et j'ai zappé, ou c'était un secret, ce blog ? En tous cas, il va direct dans mes favoris, et direct dans ma blog roll :-))) Bizzz

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  2. j'ai mis un peu de temps à me décider à le rendre public...Ce qui explique la confusion.

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