samedi 23 octobre 2010

Quelques photos

L'entrée
Atelier des 1ères années
Atelier des 2èmes années

Salle des machines

Rentrée

Une semaine complète est passée ! L'occasion donc de découvrir tous les cours de ce premier semestre. Mes impressions en vrac !

Tous les cours sont en hébreu mais j'ai la chance d'avoir quelques étudiants qui me traduisent ce que disent les profs. Et puis, je comprends des choses avec toute la communication non verbale et lorsque je connais la technique mais lorsque c'est un discours sur un thème inconnu alors là c'est vraiment une galère.
Ca demande donc une très grande concentration pendant une longue période mais ca fait plaisir après d'échanger le soir avec les autres élèves étrangers qui traversent les mêmes difficultés que moi !

Je me sens parfois très seule et très bête, tous se connaissent, j'aurais plein de questions mais en même temps je ne sais pas quels questions poser, l'impression d'avoir compris, ne pas oser déranger les élèves qui eux aussi doivent suivre leur cours. Toutes(s) (comme d'hab en bijouterie, 98% de filles) me demandent en quelle année je suis, alors j'explique, j'ai fini mon école qui était en 2 ans, une école de formation professionnelle...Je pense qu'il y a quelques années cette situation aurait été un vrai cauchemar, remplie de doutes et de remises en questions, aujourd'hui, je me ménage, je sais que je vais finir par m'intégrer. 

Je suis heureuse de voir que les exigences dans le cadre du projet personnel (réalisation de pièces personnelles) ne sont pas si différentes qu'en France : planning, recherches de références, dessins, restitution à la classe, mise en place du travail...Merci Patricia !

Les étudiants ont des cours liés à la bijouterie et à la mode et aux objets en commun pendant 1 an 1/2, c'est lors du 2ème semestre de la 2ème année qu'ils doivent choisir entre bijouterie/mode et objets. Et, dans le sous-département mode, il y a les Chaussures ! La directrice du département en très fière, elle en parle tout le temps. D'ailleurs je comprends maintenant pourquoi, il y a tant de petites boutiques de créateurs de chaussures à Tel-Aviv !

Les étudiants achètent leur métal (même si c'est du laiton), il a très peu de moteur à disposition, chacun doit être emprunté au magasin et puis déplacé sur une potence à travers tout l'atelier, c'est donc un peu galère.
Les profs ne sont pas très regardant sur les horaires et même chose incroyable, ils attendent presque que tous les étudiants arrivent en cours pour commencer, même si c'est 10 voire 15 min après l'heure ! Les échanges profs/élèves sont assez proches de l'AFEDAP, le prof s'assoit au même niveau, à côté des élèves.

Les étudiants n'apprennent pas la technique de la cire et globalement, l'accent est plus mis sur la création, les concepts et les idées que sur la technique. J'ai eu la sensation en montrant aux étudiants mes pièces de fabrication que l'équilibre technique/création est mieux réussi à l'AFEDAP.

Et j'ai déjà pas mal de travail à la maison, je dois choisir le sujet de mon projet personnel et le commencer, faire une nature morte, réaliser une petite pièce en cire...

mercredi 13 octobre 2010

Pré-rentrée

Les choses sérieuses commencent ! Aujourd'hui, j'ai choisi mes cours pour le premier semestre. Nous sommes 3 étudiants étrangers dans le département "mode, bijoux et objets" mais deux viennent d'école de mode et moi des bijoux.

Nous avons été accueilli très chaleureusement par la responsable du département et la responsable admnistrative. Il y a deux très grands ateliers métal, où chaque étudiant a sa place attitrée et un casier sous l'établi pour ranger ses outils. (prochaine fois, promis des photos)

En gros, j'avais pour objectif de continuer à me perfectionner en technique et de travailler aussi sur des projets personnels, voeux exhaucés !! Je vous détaille les cours car je sais que certains peuvent être intéressés...

Dimanche : le dimanche est consacré aux cours théoriques. Pour moi ce sera "Israël place and culture" et "spiritualité". J'avais pas trop le choix, car c'était les seuls cours en anglais.

Lundi : 10h-14h : "Studiolo" avec Vered Kaminsky sur bijoux et mouvements. Vered Kaminsky est la responsable du département bijoux, elle vient de terminer une exposition à Cagnes sur mer. http://bijoucontemporain.unblog.fr/tag/createurs/vered-kaminski-israel/
             15h-18h : atelier moulage, c'est très intéressant pour moi, ayant fait des moulages un peu expérimentaux l'an dernier, j'espère apprendre les règles de l'art !

Mardi : 11h-14h : Projet personnel, dans la continuité du travail fait en "studiolo", chaque étudiant a un tuteur, et doit réaliser 2 à 3 pièces par trimestre qui seront présentées à l'ensemble de la classe en fin de trimestre (en gros un cours de créa pour moi)
           15h-19h : Cours de dessin avec les premières années (j'en ai vraiment besoin ;-))

Mercredi : libre, j'ai pas pris de cours ce jour là. C'est aussi sur leurs conseils, l'occasion de s'organiser aussi pour aller faire les cours, car tous les fournisseurs sont à Tel-Aviv apparemment.

Jeudi : jour consacré à la technique à choisir entre : Médaillon (? locket), sertissage, émail, gravure

Et vendredi/samedi : week-end.

lundi 11 octobre 2010

Ma chambre et le voyage dans le sud

C'est un peu une galère pour avoir internet en ce moment, alors j'emprunte le réseau de quelqu'un un peu comme tout le monde ! A 23h hier soir, on pouvait voir tout plein d'étudiants en bas de mon immeuble chacun son ordinateur profitant du wi-fi du café d'en bas ! Accompagnés par les très nombreux chats sauvages de la ville. 

Voici ma chambre. J'ai acheté une plante verte aujourd'hui ! Ah Léon...
Le week-end dernier, un voyage dans le Sud d'Israël dans le désert du Négev. Le désert occupe 61% de la supérficie du pays et les israéliens tente de l'apprivoiser en s'inspirant de la vision de David Ben Gourion. (David Ben Gourion est le premier premier ministre de l'état d'Israël, il a déclaré l'indépendance de l'état le 15 mai 1948, il a passé la fin de sa vie à Sdé Boker où il est enterré au milieu du désert).

Ainsi, nous avons passé chabbat dans un kibboutz à 40 min d'Eilat (la ville la plus au sud d'Israël), où les membres ont élèvent des vaches et des saumons, cultivent des algues et autres plantations...http://www.ketura.org.il/. C'était une belle occasion de comprendre un peu mieux le fonctionnement d'un kibboutz et bien sûr de se demander : est ce que j'aimerai vivre dans le désert ? Est ce que j'adhère à l'idéologie du kibboutz ?

Le désert est beau mais quand même un peu effrayant et le kibboutz, je pense que j'aurais besoin de plus d'intimité /de "privacy" que celle qui était proposée. Le concept est extrèmement communautaire mais il est vrai qu'en même temps, l'échelle de la communauté est petite (là-bas 150 membres actifs et au total 500 personnes) chaque membre paraît très impliqué et très actif.

Une petite vue du désert
 


Et un échantillon des couleurs qu'on peut y trouver.
Et quand je vois ça, perso, je pense bijou !


dimanche 10 octobre 2010

Nouvelles

Quelques nouvelles personnelles !

J'ai déménagé de Tel-Aviv à Jérusalem mardi dernier. J'ai enfin ma chambre !! Nous sommes quatre filles dans un appartement avec tout ce qu'il faut sauf un four. Une cuisine assez grande, un espace salon/salle à manger, deux toilettes, une douche et 5 chambres (une chambre est inoccupée pour l'instant).
J'habite dans le "Kfar Hastudentim", le village des étudiants. Ces logements sont assez neufs, car quand j'ai passé un mois d'été à l'université il y a 4 ans, ils étaient en construction. J'ai la chance d'avoir la laverie en bas de mon immeuble, un café/restaurant, une supérette, un jardin pour les enfants. Bezalel est à 25 minutes à pieds porte à porte.

Nous avons visité les lieux mardi dernier, Bezalel, c'est un seul très grand bâtiment tout au bout du campus de l'université hébraïque de Jérusalem. De là bas on a une très belle vue sur la ville et sur le désert de Judée.
J'ai entrevu le département bijouterie, et son atelier mais c'était fermé...Prochaine étape : mercredi 10h, où je pourrais en apprendre un peu plus sur les cours, la rentrée c'est dimanche prochain, 17 octobre, j'ai hâte !
Devant l'entrée de Bezalel... On est bien dans une école d'art !
Vue de l'entrée principale du bâtiment
Et la vue depuis l'entrée du bâtiment...

lundi 4 octobre 2010

Politique : Israël et la diaspora

Vendredi soir, le programme nous a incité à débattre sur les questions suivantes :

1) Israël peut-il exister sans la diaspora ?
2) La diapora peut êlle exister sans Israël ?
3) Israël est-il responsable de tous les juifs du monde ?
4) Est-il possible pour un juif non israélien de critiquer Israël en diaspora ?

Et là, un fossé apparaît entre les avis de nos deux "encadrantes" israéliennes de 25 ans et nous juifs de diapora. Nous n'avons pas le même vécu, pas les mêmes visions. Néanmoins, ces questions de fond sont extrèmement complexes.

Mes réponses (aujourd'hui) :

1) Non. Les juifs de diaspora soutiennent pour la plupart israël dans leur pays politiquement et financièrement.

2) Logiquement, théoriquement, oui. Si on se réfère aux  2 000 ans d'histoire juive, Israël existe depuis 62 ans...Les communautés juives de diaspora (en tous cas en France) existent et sont actives !
Maintenant, exister oui mais à quel prix ? L'histoire aussi nous enseigne les vagues d'antisémitismes, de progroms, la shoah.
D'autre part, si le judaïsme existe toujours n'est ce pas aussi (en partie) parce qu'il y a toujours eu un espoir de retour à Jérusalem
(Entre parenthèses, certains ont abordé le problème de l'assimilation et des mariages mixtes qui seraient plus dangereux en diaspora et qui, si Israël n'existait pas réduirait à néant le peuple juif. Je suis pas du tout d'accord avec cette position mais là j'ai pas de place pour tout expliquer.)

3) Non et Oui. Car si un juif français est malheureusement pris en otage ou est victime d'un tremblement de terre, pourquoi Israël viendrait le secourir ? Il me semble qu'en tant que citoyen français, c'est à la France de s'en charger. C'est un peu bizarre pour moi d'avoir choisi cet exemple d'otage, car Guilad Shalit, soldat israélien otage du Hamas depuis 5 ans a un passeport français...
Maintenant, dans une certaine proportion, Israël n'a-t-il pas le devoir de secourir des juifs qui seraient victime d'un antisémitisme de masse ? Je dis de masse car je ne crois pas qu'Israël avait son mot à dire dans la vague d'antisémitisme qui a déferlé en France pendant la 2ème intifada, encore une fois c'est un problème à résoudre par les français.

4) Oui mais en tout honnêteté je le fais rarement. Oui, car la liberté d'expression est une liberté fondamentale. Maintenant j'avoue que je le fais rarement et que je suis plus souvent en train de défendre Israël, simplement parfois en donnant des informations manquantes, omises par les médias. En France, les positions sont plutôt anti que pro israélienne et quand on remet en cause jusqu'à l'existence de l'état, je me dois de le défendre.

La semaine dernière...(partie 1)

Excusez mon silence, je vais tenter de rattraper mon retard. Mais la fin de la semaine sera tout aussi silencieuse...

J'ai visité une seconde fois en un mois le musée d'art de Tel-Aviv. www.tamuseum.com Je retouve alors l'exposition de David La Chappelle. Après la conférence d'Adi Nes, mon regard a changé sur ses photographies, je suis encore plus admirative que la première fois !

Les expositions temporaires continuent avec Avigdor Arikha et notamment sa magnifique série d'autoportraits.

Je me demande alors pourquoi un artiste est amené à faire des autoportraits, l'art part de quelque chose de personnel pour tendre vers l'universel, et c'est parfois cet universel que l'on craind ne pas atteindre.
Réussir à tendre à l'universel via un autoportrait me paraît alors extrêmement complexe. L'artiste cherche-t-il à se capter lui même, à se sentir exister, à découvrir qui il est ? Quand on se regarde dans un miroir inattendu ou sur une photo non posée, on est étonné parfois de l'image qu'on renvoit qui n'est pas forcément celle que l'on souhaite. N'est ce pas une problématique tout à fait personnelle ?
Néanmoins, le portrait reste celui d'un homme, et dans ceux d'Avigdor Arikha, il va plus loin que décrire un visage et un corps, il donne une attitude et une expression qui elle est universelle.


Le dernier autoportrait avant sa mort, date de 2001. Bouche ouverte comme s'il laissait échapper un cri intérieur, expression d'incompréhension ou d'horreur sur son visage. La première fois que je l'ai vu, j'imaginais que cette expression pouvait être celle d'un homme qui voyait l'horreur de la shoah, Avigdor Arikha est un survivant.
Aujourd'hui quand je l'ai revu, il m'apparaît comme l'expression d'un homme qui vient de voir l'avenir.